Puis tous ceux que les Rois de France
Guerissaient
d'un toucher de doigts .
Ezra-Pound-Instigations
Ah! que la Vie est quotidienne . . ?
Et, du plus vrai qu'on se souvienne, Comme on fut pietre et sans genie. .
. ?
What is the man in the street to make of this, or of the Complainte des Bons Menages!
L'Art sans poitrine m'a trop longtemps berce dupe. Si ses labours sont fiers, que ses bles decevants Tiens, laisse-moi beler tout aux plis de ta jupe
Qui fleure le couvent.
^
Delicate irony, the citadel of the intelligent, has a curi- ous effect on these people. They wish always to be ex- horted, at all times no matter how incongruous and un- suitable, to do those things which almost any one will and does do whenever suitable opportunity is presented. As Henry James has said, "It was a period when writers
" besought the deep blue sea 'to roll. '
The ironist is one who suggests that the reader should think, and this process being unnatural to the majority of mankind, the way of the ironical is beset with snares and with furze-bushes.
Laforgue was a purge and a critic. He laughed out the errors of Flaubert, i. e. , the clogging and cumbrous historical detail. He left Coeur Simple, L'Education, MadameBovary,Bouvard. HisSalomemakesgameof the rest. The short story has become vapid because sixty thousand story writers have all set themselves to imi- tating De Maupassant, perhaps a thousand from the original.
Laforgue implies definitely that certain things in prose were at an end, and I think he marks the next phase after Gautier in French poetry. It seems to me that
!
? A STUDY IN FRENCH POETS 17
without a familiarity with Laforgue one can not appre- ciate--i. e. , determine the value of--certain positives and certain negatives in French poetry since 1890.
He deals for the most part with literary poses and clichSs, yet he makes them a vehicle for the expression of his own very personal emotionsj of his own unper- turbed sincerity.
Je ne suis pas "ce gaillard-la ! " ni Le Superbe Mais mon ame, qu'un cri un peu cm exacerbe,
Est au fond distinguee et franche comme une herbe.
This is not the strident and satiric voice of Corbiere, calling Hugo "Garde National Spique" and Lamartine "Lacrymatoire d'abonnes. " It is not Tailhade drawing with rough strokes the people he sees daily in Paris, and bursting with guffaws over the Japanese in their mackin- toshes, the West Indian mulatto behind the bar in the Quartier. It is not Georges Fourest burlesquing in a cafe; Fourest's guffaw is magnificent, he is hardly satir- ical. Tailhade draws from life and indulges in occa- sional squabbles.
Laforgue was a better artist than any of these men save Corbiere. He was not in the least of their sort.
Beardsley's "Under the Hill" was until recently the only successful attempt to produce "anything like La- forgue" in our tongue. "Under the Hill" was issued in alimitededition. Laforgue'sMoralitesLegend<? reswas issued in England by the Ricketts and Hacon press in a limited edition, and there the thing has remained. Laforgue can never become a popular cult because tyros can not imitate him.
One may discriminate between Laforgue's tone and that of his contemporary French satirists. He is the
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finest wrought; he is most "verbalist. " Bad verbalism is rhetoric, or the use of clichS unconsciously, or a mere playing with phrases. But there is good verbalism, dis- tinct from lyricism or imagism, and in this Laforgue is amaster. Hewritesnotthepopularlanguageofany country, but an international tongue common to the ex- cessively cultivated, and to those more or less familiar with French litera1:ure of the first three-fourths of the
nineteenth century.
He has done, sketchily and brilliantly, for Frenchjit-
erature a work not incomparable to what Flaubert was doing for "France" in Bouvard <md Pecuichef, if one may compare the flight of the butterfly with the progress of an ox, both proceeding toward the same point of the compass. Hehasdippedhiswingsinthedyeofscien- tific terminology. Pierrot imberbe has
Un air d'hydrocephale asperge.
The tyro can not play about with such things. Verbal- ism demands a set form used with irreproachable skill. Satire needs, usually, the form of cutting rhymes to drive it home.
Chautauquas, Mrs. Eddy, Dr. Dowies, Comstocks, So- cieties for the Prevention of All Human Activities, are impossible in the wake of Laforgue. And he is there- fore an exquisite poet, a deliverer of the nations, a Numa Pompilius, a father of light. And to many people this mystery, the mystery why such force should reside in so fragile a book, why such power should coincide with so great a nonchalance of manner, will remain for- ever a mystery.
!
? A STUDY IN FRENCH POETS 19
Que loin Tame type Qui m'a dit adieu
Parce que mes yeux Manquaierit de principes
EUe, en ce moment. Elle, si pain tendre, Oh! peut-etre engendre Quelque garnement.
Car on I'a unie
Avec un monsieur,
Ce qu'il y a de mieux, Mais pauvre en genie.
Laforgueisincontrovertible. The"strongsilentman" of the kinema has not monopolized all the certitudes.
TRISTAN CORBIERE (1841-1875)
Corbiere seems to me the greatest poet of the period. "La Rapsode Foraine et le Pardon de Sainte-Anne" is, tomymind,beyondallcomment. Hefirstpublishedin '73, remained practically unknown until Verlaine's essay in '84, and was hardly known to "the public" until the Messein edition of his work in '91.
LA RAPSODE FORAINE ET LE PARDON DE SAINTE-ANNE
La Palud, 27 aoiit, jour du Pardon.
Benite est I'infertile plage
Oil, comme la mer, tout est nud.
: ! --!
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INSTIGATIONS
Sainte est la chapelle sauvage De Sainte-Anne-de-la-Palud . . .
De la Bonne Femme Sainte Anne, Grand'tante du petit Jesus,
En bois pourri dans sa soutane Riche . . . plus riche que Cresus
Contre elle la petite Vierge, Fuseau frele, attend VAngelus;
Au coin, Joseph, tenant son cierge, Niche, en saint qu'on ne fete plus .
. .
C'est le Pardon. --Liesse et mysteres Deja I'herbe rase a des poux . . . Sainte Anne, Onguent des belles-mkres Consolation des epoux! .
Des paroisses environnantes
De Plougastel et Loc-Tudy,
lis viennent tous planter leurs tentes, Trois nuits, trois jours,--jusqu'au lundi.
Trois jours, trois nuits, la palud grogne, Selon I'antique rituel,
--Choeur seraphique et chant d'ivrogne- Le Cantique spirituel.
Mere taillee d coups de hache, Tout coeur de chene dur et bon; Sous for de ta robe se cache L'dme en piice d'un franc Breton!
--Vieille verte a la face usie Comme la pierre du torrent,
!
? A STUDY IN FRENCH POETS 21 Par des larmes d'amour creusie,
Sichee avec des pleurs de sang .
--Toi, dont la mamelle tarie yest refait, pour avoir parti La VirgimtS de Marie,
Une male virginite!
--Servante-'maltresse alti^re, Trks haute devant le Tres-Haut; Au pauvre monde, pas fitre, Dame pleine de comme-il-faut
. .
--Batondesaveugles! Bequille Des vieilles! Bras des nouveau-nes! Mere de madamve ta fille!
Parente des abandonfies!
--
Fruit de I'efpouse au Sein grossi!
Reposoir de la femme veuve . . . Et du veuf Dame-de-merci!
--Arche de Joachim! AieuleJ Medaille de cuivre effaci! Guisacre! TrMequatre-feuille! Montd'Horeh! SouchedeJesse!
Fleur de la pucelle neuve!
--
Qui filais comme on fait chez nous, Quand le soir venait a descendre. Tenant /'Enfant sur tes genoux;
toi qui recouvrais la cendre,
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INSTIGATIONS
Toi qui fus la, seule, pour favre Son maillot A Bethleem,
Et l&, pour coudre son suaire Douloureux, d. Jirusalem! . . .
Des croix profondes sont tes rides, Tes cheveux sont blancs comme fits --Preserve des regards arides
Le berceau de nos petits-fils . . .
Pais venir et conserve en joie Ceux d naitre et ceux qui sont nes, Et verse, sans que Dieu te voie, L'eau de tes yeux sur les damnes!
Reprends dans leur chemise blanche Les petits qui sont en langueur . . . Rappelle a I'eternel Dim,anche
Les vieux qui tralnent en longueur:
-^Dragon-gardien de la Vierge, Garde la creche sous ton oeil. Que, pres de toi, Joseph-concierge Garde la propretS du seuil!
Prends pitiS de la fille-mere,
Du petit au bord du chemin . . . Si quelqu'un leur jette la pierre. Que la pierre se change en pain!
--Dame bonne en mer et sur terre, Montre-nous le del et le port,
Dans la tempete ou dans la guerre . . O Fanal de la bonne mort!
--
? A isTUDY IN FRENCH POETS 23
Humble: a tes pieds n'as point d'itoile. Humble . . . et brave pour protSger! Dans la nue dpparaUt ton voile.
Pale aureole du danger.
--Aux perdus dont la vie est grise,
( Sauf respect--perdus de boisson)
Montre le clocher de I'Sglise Et le chemin de la maison.
Prete ta douce et chaste Uamme Aux Chretiens qui sont ici . . . Ton remMe de bonne femme Pour tes betes-a-corne aussi!
Montre a nos femmes et servantes L'ouvrage et la fecondite . . . --Le bonjour aux ames parentes Qui sont bien dams I'eternite!
--Nous mettrons un cordon de cire, De cire-vierge jaune autour
De ta chapelle et ferons dire
Ta messe basse au point du jour.
Preserve notre chemin^e
Des sorts et du monde malin . . . A Paques te sera do^mie
Une quenouille avec du Un.
Si nos corps sont puants sur terre, Ta grace est un bain de sante; Repands sur nous, au cimetihre, Ta bonne odeur de saintete.
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INSTIGATIONS
--A I'an prochaini--Void ton cierge: {C'est deux livres qu'il a coute)
. . . Respects d. Madame la Vierge,
Sans oublier la TrinitA
. . . Et les fideles, en chemise, Sainte Anne, ayes pitie de nous! Font trois fois le tour de I'eglise En se trainant sur leurs genoux,
Et boivent I'eau miraculeuse Ou les Job teigneux ont lave Leur nudite contagieuse . . . Allez: la Foi vous a sauve!
C'est la que tiennent leurs cenacles Les pauvres, freres de Jesus.
--Ce n'est pas la cour des miracles, Les trous sont vrais : Vide latus!
Sont-ils pas divins sur leurs claies Qu'aureole un nimbe vermeil
Ces proprietaires de plaies,
Rubis vivants sous le soleil! .
. .
En aboyant, un rachitique Secoue un moignon desosse, Coudoyant un epileptique Qui travaille dans un fosse.
La, ce tronc d'homme ou croit I'ulcere, Centre un tronc d'arbre ou croit le gui, Ici, c'est la fille et la mere
Dansant la danse de Saint-Guy.
;! --
:
? A STUDY IN FRENCH POETS
Cet autre pare le caut^re
De son petit enfant malsain: --L'enfant se doit a son vietix pere . --Et le chancre est un gagne-pain
La, c'est I'idiot de naissance,
Un visits par Gabriel,
Dans I'extase de I'innocence . . . --L'innocent est (tout) pres du ciel!
--Tiens, passant, regarde : tout passe. L'oeil de I'idiot est reste. Carilestenetatdegrace. . .
--Et la Grace est I'Etemite! ^
Parmi les autres, apres vepre, Qui sont d'eau benite arroses, Un cadavre, vivant de lepre, Fleurit, souvenir des croises . . .
Puis tous ceux que les Rois de France Guerissaient d'un toucher de doigts . --Mais la France n'a plus de Rois, Et leur dieu suspend sa clemence.
Une forme humaine qui beugle Contre le calvaire se tient
C'est comme une moitie d'aveugle Elle est borgne et n'a pas de chien . .
C'est une rapsode foraine
Qui donne aux gens pour un Hard L' Istoyre de ia Magdalayne,
Du Juif Errant ou A'Abaylar.
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.
.
.
.
.
:----
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INSTIGATIONS
Elle hale comme une plainte, Comme une plainte de la faim,
Et, longue comme un jour sans pain, Lamentablement, sa complairite . . .
--Qa. chante comme ga respire, Triste oiseau sans plume et sans nid Vaguant oti son instinct 1'attire: Autour des Bon-Dieu de granit . . .
(Ja peut parler aussi, sans doute,
Qa. peut penser comme ca voit: Toujours devant soi la grand'route . . . --Et, quand g'a deux sous, ga les boit.
--Femme on dirait, helas ! --sa nippe :
Lui pend, ficelee en jupon;
Sa dent noire serre une pipe Eteinte. . . Oh,lavieadubon!
Son nom . . . ga se nomme Misere. Qa s'est trouve ne par hasard.
Qa sera trouve mort par terre . . . La meme chose--quelque part.
Si tu la rencontres, Poete,
Avec son vieux sac de soldat
C'est notre soeur . . . donne--c'est fete Poursapipe,unpeudetabac! . . .
Tu verras dans sa face creuse
Se creuser, comme dans du bois, Un sourire; et sa main galeuse Te faire un vrai signe de croix.
(Les Amours Jaunes. )
----; --
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It is not long since a "strong, silent" American, who had been spending a year or so in Paris, complaine4 to methat"allFrenchpoetrysmeltoftalcumpowder. " He did not specifically mention Corbiere; who, with perhaps a few dozen other French poets, may have been outside the scope of his research. Corbiere came also to "Paris. "
Batard de Creole et Breton, II vint aussi la--fourmiliere. Bazar ou rien n'est en pierre. Oil le soleil manque de ton.
--Courage! On fait queue . . . Un planton Vous pousse a la chaine--derriere ! --Incendie eteint, sans lumiere;
Des seaux passent, vides ou non.
La, sa pauvre Muse pucelle
Fit le trottoir en demoiselle.
lis disaient : Qu'est-ce qu'elle vend ?
--Rien. --Elle restait la, stupide, N'entendant pas sonner le vide Et regardant passer le vent . . .
II
La vivre a coups de fouet! --passer :
En fiacre, en correctionnelle Repasser a la ritournelle,
Se depasser, et trepasser!
--Non, petit, il faut coramencer Par <<tre grand--simple ficelle
; --!
? 28 INSTIGATIONS
Pauvre : remuer Tor a la pelle Obscur: unnoinatoutcasser! . . .
Le coller chez les mastroquets, Et I'apprendre a des perroquets Qui le chantent ou qui le sifflent
--Musique! --C'est le paradis
Des mahomets ou des houris,
Des dieux souteneurs qui se giflent
People, at least some of them, think more highly of his Breton subjects than of the Parisian, but I can not see that he loses force on leaving the sea-board ; for example, his "Frere et Soeur Jumeaux" seems to me "by the same hand" and rather better than his "RoscofF. " His lan- guage does not need any particular subject matter, or prefer one to another. "Mannequin ideal, tete-de-turc du leurre," "Fille de marbre, en rut! ", "Je voudrais etre chien a une fille publique" are all, with a constant emis- sion of equally vigorous phrases, to be found in the city poems. At his weakest he is touched with the style of his time, i. e. , he falls into a phrase d la Hugo,--but sel- dom. And he is conscious of the will to break from this manner, and is the first, I think, to satirize it, or at least the first to hurl anything as apt and violent as "garde nationale epique" or "inventeur de la larme ecrite" at the Romantico-rhetorico and the sentimento-
romanticoofHugoandLamartine. Hisnearestkinships in our period are to Gautier and Laforgue, though it is Villon whom most by life and temperament he must be said to resemble.
Laforgue was, for four or five years, "reader" to the
!
? A STUDY IN FRENCH POETS 29
ex-Kaiser's mama; he escaped and died of la m/ishe. Corbiere had, I believe, but one level of poverty:
Un beau jour--quel metier ! --je faisais, comme ga
--
m'a donn6 deux sous.
ARTHUR RIMBAUD (1854-1891)
Rimbaud's first book appeared in '73.
poems with a preface by Verlaine in '95.
veys his content by comment, Corbiere by ejaculation, as if the words were wrenched and knocked out of him by fatality; bytheviolenceofhisfeeling,Rimbaudpresents a thick suave color, firm, even. ]
Cinq heures du soir AU CABARET VERT
Depuis huit jours, j'avais dechire mes bottines Auxcaillouxaeschemins. J'entraisaCharleroi, --Au Cabaret Vert: je demandai des tartines
De beurre et du jambon qui fut a moitie froid.
Bienheureux, j'allongeai les jambes sous la table Verte: jecontemplailessujetstresnaifs
De la tapisserie. --Et ce fut adorable,
Quand la fille aux tetons enormes, aux yeux vifs.
Ma croisiere.
--Elle qui,--La Passante !
Vrai valet de bourreau, je la frolai . . . --mais Elle Me regarda tout bas, souriant en dessous,
Et--me tendit sa main, et
Metier!
. . .
Enfin. Elle passa. Elle, avec son ombrelle
--
His complete Laforgue con-
--:
? INSTIGATIONS
--Celle-la, ce n'est pas un baiser qui I'epeure ! Rieuse, m'apporta des tartines de beurre,
Du jambon tiede, dans un plat colorie,
Du jambon rose et blanc parfume d'une gousse D'ail,--et m'emplit la chope immense, avec sa mousse Que dorait un rayon de soleil arriere.
The actual writing of poetry has advanced little or not at all since Rimbaud. Cezanne was the first to paint, as Rimbaud had written,--in, for example, "Les Assis"
lis ont greflfe dans des amours epileptiques
Leur fantasque ossature aux grands squelettes noirs De leurs chaises ; leurs pieds aux barreaux rachitiques S'entrelacent pour les matins et pour les soirs
Ces vieillards ont toujours fait tresse avec leurs sieges. or in the octave of
VENUS ANADYOMENE
Comma d'un cercueil vert en fer-blanc, une tete De femme a cheveux bruns fortement pommades D'une vieille baignoire emerge, lente et bete, Montrant des deficits assez mal ravaudes;
Puis le col gras et gris, les larges omoplates Qui saillent ; le dos court qui rentre et qui ressort, --La graisse sous la peau parait en feuilles plates Et les rondeurs des reins semble prendre I'essor.
Tailhade has painted his "Vieilles Actrices" at greater
30
? A STUDY IN FRENCH POETS 31
length, but smiling; Rimbaud does not endanger his in- tensity by a chuckle. He is serious as Cezanne is serious. Comparisons across an art are always vague and inexact, andtherearenorealparallels; stillitispossibletothink of Corbiere a little as one thinks of Goya, without Goya's Spanish, with infinite differences, but with a macabre in- tensity, and a modernity that we have not yet surpassed. There are possible grounds for comparisons of like sort between Rimbaud and Cezanne.
Tailhade and Rimbaud were both born in '54; there is not a question of priority in date, I do not know who hit first on the form, but Rimbaud's "Chercheuses" is a very good example of a mould not unlike that into which Tailhade has cast his best poems.
LES CHERCHEUSES DE POUX
Quand le front de I'enfant plein de rouges tourmentes. Implore I'essaim blanc des reves indistincts,
II vient pres de son lit deux grandes soeurs charmantes Avec de freles doigts aux ongles argentins.
Elles asseoient I'enfant aupres d'une croisee
Grande ouverte oti I'air bleu baigne un fouillis de fleurs, Et, dans ses lourds cheveux oia tombe la rosee, Promenent leurs doigts fins, terribles et charmeurs.
II ecoute chanter leurs haleines craintives Qui fleurent de longs miels vegetaux et roses Et qu'interrompt parfois un sifflement, salives Reprises sur la levre ou desirs de baisers.
II entend leurs cils noirs battant sous les silences Parfumes; et leurs doigts electriques et doux
: ! ;--
:
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INSTIGATIONS
Font crepiter, parmi ses grises indolences,
Sous leurs ongles royaux la mort des petits poux.
Voili que monte en lui le vin de la Paresse, Soupir d'harmonica qui pourrait delirer; L'enfant se sent, selon la lenteur des caresses, Sourdre et mourir sans cesse un desir de pleurer.
The poem is "not really" like Tailhade's, but the com- parison is worth while. Many readers will be unable to "see over" the subject matter and consider the virtues of the style, but we are, let us hope, serious people; besides, Rimbaud's mastery is not confined to "the un- pleasant" ; "Roman" begins
On n'est pas serieux, quand on a dix-sept ans. --Un beau soir, foin des bocks et de la limonade, Des cafes tapageurs aux lustres eclatants
--On va sous les tilleuls verts de la promenade.
Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin! L' air est parfois si doux, qu'on ferme la paupiere
Le vent charge de bruits,--la ville n'est pas loin
A des parfums de vigne et des parfums de biere .
. .
Thesixthlineisworthy^. To-em-mei. ButRimbaud has not exhausted his idyllic moods or capacities in one poem. Witness
! :
? A STUDY IN FRENCH POETS
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COMEDIE EN TROIS BAISERS
Elle etait fort d&habillee,
Et de grands arbres indiscrets Aux vitres penchaient leur feuillee Malinement, tout pres, tout pres.
Assise sur ma grande chaise. Mi-nue elle joignait les mains.
Sur le plancher frissonnaient d'aise Ses petits pieds si fins, si fins.
--Je regardai, couleur de cire
Un petit rayon buissonnier Papillonner, comme un sourire
Sur son beau sein, mouche au rosier.
--^Je baisai ses fines chevilles. Elle eut un long rire tres mal Qui s'egrenait en claires trilles, Une risure de cristal. . . .
Les petits pieds sous la. chemise Se sauverent: "Veux-tti finir! " --La premiere audace permise, Le rire feignait de punir
--Pauvrets palpitant sous ma levre, Je baisai doucement ses yeux
--Elle jeta sa tete mievre
En arriere: "Oh! c'est encor mieux! .
"Monsieur, j'ai deux mots a te dire. . --Je lui jetai le reste au sein
.
. . " . "
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INSTIGATIONS
Dans un baiser, qui la fit rire D'un bon rire qui voulait bien .
. .
--Elle etait fort deshabillee
Et de grands arbres indiscrets, Aux vitres penchaient leur feuillee Malinement, tout pres, tout pres.
The subject matter is older than Ovid, and how many poems has it led to every silliness, every vulgarity ! One has no instant of doubt here, nor, I think, in any line of any poem of Rimbaud's. How much I might have learned from the printed page that I have learned slowly
Irom actualities. Or perhaps we never do learn from the page ; but are only capable of recognizing the page after we have learned from actuality.
I do not know whether or no Rimbaud "started" the furniture poetry with "Le Buffet" ; it probably comes, most of it, from the beginning of Gautier's "Albertus. " I cannot see that the "Bateau Ivre" rises above the gen- eral level of his work, though many people seem to know of this poem (and of the sonnet on the vowels) who donotknowtherestofhiswork. Bothofthesepoems are in Van Bever and Leautaud. I wonder in what other poet will we find such firmness of coloring and such certitude.
TABLE
Laforgue 1860-1887; published 1885 Corbiere1840-1875; published1873and1891 Rimbaud 1854-1891; published 1873
Remy de Gourmont 1858-1915
Merril 1868-1915
::
? A STUDY IN FRENCH POETS
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Tailhade 1854-1919 Verhaeren 1855-1916 Moreas 1856-1911
Living
Viele-Griffin 1864
Jammes 1868 De Regnier 1864 Spire 1868
Younger Men
Klingsor, Remains, Vildrac
Other Dates:
Verlaine 1844-1896
Mallarme 1842-1898 Samain 1858-1900 Elskamp, born 1862
REMY DE GOURMONT (1858-1915)
As in prose, Remy de Gourmont found his own form, so also in poetry, influenced presumably by the medieval sequaires and particularly by Goddeschalk's quoted in his (De Gourmont's) work on "Le Latin Mystique," he recreated the "litanies. " It was one of the great gifts of "symbolisme," of the doctrine that one should "suggest" not "present"; it is, in his hand, an effective indirectness. The procession of all beautiful women moves before one in the "Litanies de la Rose"; and the rhythm is incomparable. It is not a poem to lie on the page, it must come to life in audition, or in the finer
auditionwhichonemayhaveinimaginingsound; One must "hear" it, in one way or another, and out of that
? 36 INSTIGATIONS
intoxication comes beauty. One does no injustice to De Gourmont by giving this poem alone. The "Litany of the Trees" is of equal or almost equal beauty. The Sonnets in prose are different; they rise out of natural speech, out of conversation. Paul Fort perhaps began or rebegan the use of conversational speech in rh3miing prose paragraphs, at times charmingly.
LITANIES DE LA ROSE
A Henry dt Groux.
Fleur hypocrite,
Fleur du silence.
Rose couleur de cuivre, plus frauduleuse que nos joies,
rose couleur de cuivre. embaume-nous dans tes men- songes, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose au visage peint comme une fille d'amour, rose au cceur prostitue, rose au visage peint, fais serablant d'etre pitoyable, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose a la joue puerile, 6 vierges des futures trahisons, rose a la joue puerile, innocente et rouge, ouvre les rets de tes yeux clairs, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose aux yeux noirs, miroir de ton neant, rose aux yeux noirs, fais-nous croire au mystere, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose couleur d'or pur, 6 coffre-fort de I'ideal, rose couleur d'or pur, donne-nous la clef de ton ventre, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose couleur d'argent, encensoir de nos reves, rose couleur d'argent prends notre cceur et fais-en de la fumee, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose au regard saphique, plus pale que les lys, rose au regard saphique, offre-nous le parfum de ton illusoire virginite, fleur hypocrite, fleur du silence.
? A STUDY IN FRENCH POETS
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Rose au front poui-pre, colere des femmes d^daignees, rose au front pourpre dis-nous le secret de ton orgueil, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose au front d'ivoire jaune, aniante de toi-meme, rose au front d'ivoire jaune, dis-nous le secret de tes nuits virginales, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose aux levres de sang, 6 mangeuse de chair, rose aux levres de sang, si tu veux notre sang, qu'en ferions- nous? bois-le, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose couleur de soufre, enfer des desirs vains, rose couleur de soufre, allume le bucher oti tu planes, ame et flamme, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose couleur de peche, fruit veloute de fard, rose sournoise, rose couleur de peche, empoisonne nos dents, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose couleur de chair, deesse de la bonne volonte, rose couleur de chair, fais-nous baiser la tristesse de ta peau fraiche et fade, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose vineuse, fleur des tonnelles et des caves, rose vineuse, les alcools fous gambadent dans ton haleine: souffle-nous I'horniu- de I'.
