Est-ce qu'elle se doute qu'elle vous prend le coeur en
cueillant
sur la route
des fleurs.
des fleurs.
Ezra-Pound-Instigations
Rose au coeur virginal, 6 louche et rose adolescence qui n'a pas encore parle, ros/s au cceur virginal, tu n'as rien a nous dire, fleur hypocirite, fleur du silence.
Rose groseille, honte et rougeur des peches ridicules, rose groseille, on a trop chiffonne ta robe, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose couleur du soir, demi-morte d'ennui, fumee crepusculaire, rose couleur du soir, tu meurs d'amour
A STUDY m FRENCH POETS
en baisant tes mains lasses, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose bleue, rose iridine, monstre couleur des yeux de la Chimere, rose bleue, leve un peu tes paupieres : as-tu peur qu-on te regarde, les yeux dans les yeux, Chimere, fleur hypocrite, fleur du silence ^ ---~\
Rose verte, rose couleur de mer, 6 nombril |des) sirenes, rose verte, gemme ondoyante et fabuleuse, tu h'es plus que de I'eau des qu'un doigt t'a touchee, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose escarboucle, rose fleurie au front noir du dragon, rose escarboucle, tu n'es plus qu'une boucle de ceinture, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose couleur de vermilion, bergere enamouree couchee dans les sillons, rose- couleur de vermilion, le berger te respire et le bouc t'a broutee, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose des tombes, fraicheur emanee des charognes, rose des tombes, toute mignonne et rose, adorable parfum des fines pourritures, tu fais semblant de vivre, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose brune, couleur des mornes acajous, rose brune, plaisirs permis, Sagesse, prudence et prevoyance, tu nous regardes avec des yeux rogues, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose ponceau, ruban des fillettes modeles, rose pon- ceau, gloire des petites poupees, es-tu niaise ou sournoise, joujou des petits freres, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose rouge et noire, rose insolente et secrete, rose rouge et noire, ton insolence et ton rouge ont pali parmi les compromis qu'invente la vertu, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose ardoise, grisaille des vertus vaporeuses, rose ardoise, tu grimpes et tu fleuris autour des vieux bancs
!
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? 40 INSTIGATIONS
solitaires, rose du soir, fleur hypocrite, fleur du silence. Rose pivoine, modeste vanite des jardins plantureux, rose pivoine, le vent n'a retrousse tes feuilles que par hasard, et tu n'en fus pas mecontente, fleur hypocrite,
fleur du silence.
Rose neigeuse, couleur de la neige et des plumes du
cygne, rose neigeuse, tu sais que la neige est fragile et tu n'ouvres tes plumes de cygne qu'aux plus insignes, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose hyaline, couleur des sources claires jaillies d'entre les herbes, rose hyaline, Hylas est mort d'avoir aime tes yeux, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose opale, 6 sultane endormie dans I'odeur du harem, rose opale, langueur des constantes caresses, ton cceur connait la paix profonde des vices satisfaits, fleur hypo- crite, fleur du silence.
Rose amethyste, etoile matinale, tendresse episcopale, rose amethyste, tu dors sur des poitrines devotes et douillettes, gemme offerte a Marie, 6 gemme sacristine, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose cardinale, rose couleur du sang de I'Eglise romaine, rose cardinale, tu fais rever les grands yeux des mignons et plus d'tm t'epingia au noeud de sa jarretiere, fleur hypocrite, fleur du silence.
Rose papale, rose arrosee des mains qui benissent le monde, rose papale, ton cceur d'or est en cuivre, et les larmes qui perlent sur ta vaine corolle, ce sont les pleurs du Christ, fleur hypocrite, fleur du silence.
Fleur hypocrite, Fleur du silence.
DE REGNIER (born 1864)
De RiGNiER is counted a successor to the Parnassiens,
;;
? A STUDY IN FRENCH POETS 41
and has indeed written much of gods and of marble fountains, as much perhaps of the marble decor, as have other contemporaries of late renaissance and of more modern house furniture. Hi^ "J'ai feint que les dieux m'aient parle" opens charmingly. He has in the "Odelettes" made two darts into vers libre which are perhaps worth many more orderly pages, and show lyric sweetness.
ODELETTE
Si j'ai parle
De mon amour, c'est a I'eau lente Qui m'ecoute quand je me penche Sur elle; si j'ai parle
De mon amour, c'est au vent
Qui rit et cuchote entre les branches
Si j'ai parle de mon amour, c'est a I'oiseau Qui passe et chante
Avec le vent;
Si j'ai parle
C'est a I'echo.
Si j'ai aime de grand amour, Triste ou joyeux,
Ce sont tes yeux;
Si j'ai aime de grand amour, Ce fut ta bouche grave et douce, Ce fut ta bouche
Si j'ai aime de grand amour,
Ce furent ta chair tiede et tes mains fraiches, Et c'est ton ombre que je cherche.
He has joined himself to the painters of contemporary things in: r
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INSTIGATIONS
L'ACCUEIL
Tous deux etaient beaux de corps et de visages, L'air francs et sages
Avec un clair sourire dans les yeux,
Et, devant eux,
Debout en leur jeunesse svelte et prompte, Je me sentais courbe et j'avais presque honte D'etre si vieux.
Les ans
Sont lourds aux epaules et pesent
Aux plus fortes
De tout le poids des heures mortes,
Les ans
Sont durs, et breve
La vie et Ton a vite des cheveux blancs; Et j'ai deja vecu beaucoup de jours.
Les ans sont lourds. . . .
Et tous deux me regardaient, surpris de voir Celui qu'ils croyaient autre en leur pensee Se lever pour les recevoir
Vetu de bure et le front nu
Et non pas, comme en leur pensee. Drape de pourpre et laure d'or
Et je leur dis : "Soyez tous deux les bienvenus. " Ce fut alors
Que je leur dis
"Mes fils, quoi, vous avez monte la cote
Sous ce soleil cuisant d'aout Jusqu'a ma maison haute,
? A STUDY IN FRENCH POETS
O vous
Qu'attend la-bas peut-etre, an terme du chemin
Le salut amoureux de quelque blanche main!
Si vous avez pour moi allonge votre route Peut-etre, au moins mes chants vous auront-ils aides, De leurs rythmes presents en vos memoires,
A marcher d'un jeune pas scande
Je n'ai jamais desire d'autre gloire
Sinon que les vers du poete
Plussent a la voix qui les repete.
Si les miens vous ont plu: merci,
Car c'est pour cela que, chantant
Mon reve, apres I'avoir congu en mon esprit, Depuis vingt ans,
J'habite ici. "
Et, d'un geste, je leur montrai la chambre vide Avec son mur de pierre et sa lampe d'argile Et le lit oil je dors et le sol oil, du pied,
Je frappe pour apprendre au vers estropie
A marcher droit, et le calame de roseau
Dont la poit^te subtile aide a fixer le mot
Sur la tablette lisse et couverte de cire
Dont la divine odeur la retient et I'attire
Et le fait, dans la strophe en fleurs qu'il ensoleille, Mysterieusement vibrer comme une abeille.
Et je repris:
"Mes fils,
Les ans
Sont lour4s aux epaules et pesent Aux plus fortes
De tout le poids des heures mortes. Les ans
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INSTIGATIONS
Sont durs, la vie est breve
Et Ton a vite des cheveux blancs,
Si quelque jour,
En revenant d'ovi vous allez,
Vous rencontriez sur cette tneme route,
Entre les orges et las bles,
Des gens en troupe
Montant ici avec des palmes a la main, Dites-vous bien
Que si vous les suiviez vous ne me verriez pas Comme aujourd'hui debout en ma robe de laine Qui se troue a I'epaule et se dechire au bras, Mais drape de poui-pre hautaine
Peut-etre--et mort
! " Et laure d'or
Je leur ai dit cela, pour qu'ils le sachent.
Car ils sont beaux tons deux de corps et de visages, L'air francs et sages
Avec un clair sourire aux yeux,
Parce qu'en eux
Peut-etre vit quelque desir de gloire,
Je leur ai parle ainsi pour qu'ils sachent
Ce qu'est la gloire,
Ce qu'elle donne,
Ce qu'il faut croire
De son vain jeu,
Et que son dur laurier ne pose sa couronne
Que sur le front inerte et qui n'est plus qu'un peu Deja d'argile humaine ou vient de vivre un Dieu.
HerewehavethemodemtoneinDeRegnier. My own feeling at the moment is that his hellenics, his verse on classical and ancient subjects, is likely to be over-
? A STUDY IN FRENCH POETS 45
shadowed by that of Samain and Heredia. I have doubts whether his books will hold against the Cleopatra sonnets, or if he has equaled, in this vein, the poem beginning "Mon ame est une infante en robe de parade. " But in the lyric odelette, and in this last given poem in particular, we find him leading perhaps onward toward Vildrac, and toward a style which might be the basis for a certain manner F. M. Hueffer has used in English vers libre, rather than remembering the Parnassiens.
EMILE VERHAEREN
Verhaeren has been so well introduced to America by his obituary notices that I can scarcely hope to com- pete with them in this limited space. One can hardly represent him better than by the well known:
LES PAUVRES
II est ainsi de pauvres coeurs avec en eux, des lacs de pleurs, qui sont pales, comme les pierres d'un cimetiere.
II est ainsi de pauvres dos
plus lourds de peine et de fardeaux que les toits des cassines brunes, parmi les dunes.
II est ainsi de pauvres mains, comme feuilles sur les chemins, comme feuilles jaunes et mortes, devant la porte.
! ! ;;:
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INSTIGATIONS
II est ainsi de pauvres yeux humbles et bons et soucieux
et plus tristes que ceux des betes, sous la tempete.
II est ainsi de pauvres gens, aux gestes las et indulgents sur qui s'acharne la misere,
au long des plaines de la terre.
VIELE-GRIFFIN
Two men, half-Americans, Viele-Griffin and Stuart Merril, won for themselves places among the recent French poets. Viele-Griffin's poem for the death of Mallarme is among his better known works
IN MEMORIAM STEPHANE MALLARMfi
Si Ton te disait : Maitre
Le jour se leve;
Voici une aube encore, la meme, pale Maitre, j'ai ouvert la fenetre,
L'aurore s'en vient encor du seuil oriental, Un jour va naitre
--Je croirais t'entendre dire : Je reve.
Si Ton te disait: Maitre, nous sommes la, Vivants et forts,
Comme ce soir d'hier, devant ta porte
Nous sommes venus en riant, nous sommes la, Guettant le sourire et I'etreinte forte,
--On nous repondrait: Le Maitre est mort.
;:--
? A STUDY IN FRENCH POETS
Des fleurs de ma terrasse,
Des fleurs comme au feuillet d'un livre,
Des fleurs, pourquoi?
Voici un peu de nous, la chanson basse
Qui tourne et tombe,
--Comme ces feuilles-ci tombent et toumoient Voici la honte et la colere de vivre
Et de parler des mots--contre ta tombe.
His curious and, perhaps not in the bad sense, old- fashioned melodic quality shows again in the poem be- ginning :
Lache comme le froid et la pluie, Brutal et sourd comme le vent. Louche et faux comme le ciel has, L'Automne rode par ici,
Son baton heurte aux contrevents Ouvr? la porte, car il est la.
Ouvre la porte et fais-lui honte.
Son manteau s'effiloche et traine,
Ses pieds sont alourdis de boue; Jette-lui des pierres, quoi qu'il te conte, Ne crains pas ses paroles de haine C'est toujours un role qu'il joue.
It is embroidery a la Charles D'Orl^ans; one must take it or leave it.
STUART MERRIL
I know that I have seen somewhere a beautiful and effective ballad of Merril's. His "Chambre D'Amour"
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would be more interesting if Samain had not written "L'Infante," but Merril's painting is perhaps interesting as comparison. It begins:
Dans la chambre qui fleure un peu la bergamote, Ce soir, lasse, la voix de I'ancien clavecin Chevrote des refrains enfantins de gavotte.
There is a great mass of this poetry full of highly cultured house furnishing; I think Catulle Mendes also wrote it. Merril's "Nocturne" illustrates a mode of symbolistic writing which has been since played out and parodied
La bleme lune allume en la mare qui luit, Miroir des gloires d'or, un emoi d'incendie. Tout dort. Seul, a mi-mort, un rossignol de nuit Module en mal d'amour sa molle melodie.
Plus ne vibrent les vents en le mystere vert Desramures. Laluneatuleursvoixnocturnes Mais a travers le deuil du feuillage entr'ouvert Pleuvent les bleus baisers des astres taciturnes.
There is no need to take this sort of tongue-twisting too seriously, though it undoubtedly was so taken in Paris during the late eighties and early nineties. He is better illustrated in "La Wallonie," vide infra.
LAURENT TAILHADE 1854-1919
Tailhade's satires seem rough if one come upon them straightfromreadingLaforgue; andLaforguewillseem, and is presumably, the greatly finer artist; but one
!
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should not fail to note certain definite differences. Laforgue is criticizing, and conveying a mood. He is more or less literary, playing with words. Tailhade is painting contemporary Paris, with verve. His eye is on the thing itself. He has, au fond, not very much incommonwithLaforgue. Hewasbomsixyearsbe- foreLaforgueandinthesameyearasRimbaud. Their
temperaments are by no means identical. I do not know whether Tailhade wrote "Hydrotherapie" before Rimbaud had done "Les Chercheuses. " Rimbaud in that poem identifies himself more or less with the child and its feeling. Tailhade is detached. I do not say this as praise of either one or the other. I am only trying to keep things distinct.
HYDROTHERAPIE
Le vieux monsieur, pour prendre une douche ascendante, A couronne son chef d'un casque d'hidalgo
Qui, malgre sa bedaine ample et son lumbago,
Lui donne un certain air de famille avec Dante.
Ainsi ses membres gourds et sa vertebre a point Traversent I'appareil des tuyaux et des lances, Tandis que' des masseurs, tout gonfles d'insolences, Frottent au gant de crin son dos oti I'acne point.
Oh! I'eau froide! la bonne et rare panacee Qui, seule, raffermit la charpente lassee
Et le protoplasma des senateurs pesants
Voici que, dans la rue, au sortir de sa douche,
Le vieux monsieur qu'on sait un magistrat farouche Tient des propos grivois aux filles de douze ans.
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INSTIGATIONS
QUARTIER LATIN
Dans le bar ou jamais le parfum des brevas Ne dissipa I'odeur de vomi qui la navre Triomphent les appas de la mere Cadavre Dont le nom est fameux j usque chez les Howas.
Brune, elle fut jadis vantee entre les brunes, Tant que son souvenir au Vaux-Hall est reste. Et c'est toujours avec beaucoup de dignite Qu'elle rince le zinc et detaille les prunes.
A ces causes, son cabaret s'emplit le soir, De futurs avoues, trop heureux de surseoir Quelque temps a I'etude inepte des Digestes,
Des Valaques, des riverains du fleuve Amoor S'acoquinent avec des potards indigestes
Qui s'y viennent former aux choses de I'amour.
RUS
Ce qui fait que I'ancien bandagiste renie
Le comptoir dont le faste allechait les passants, C'est son jardin d'Auteuil oti, veufs de tout encens, Les zinnias ont I'air d'etre en tole vernie.
C'est la qu'il vient, le soir, gouter I'air aromal Et, dans sa rocking-chair, en veston de flanelle, Aspirer les senteurs qu'epanchent sur Crenelle Les fabriques de suif et de noir animal.
:--;
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S^
Bien que libre-penseur et franc-magon, il juge
Le dieu propice qui lui donna ce refuge
Ou se meurt un cyprin emmy la piece d'eau,
Ou, dans la tour mauresque aux lanternes chinoises, --Tout en lui preparant du sirop de framboises
Sa "demoiselle" chante un couplet de Nadaud.
From this beneficent treatment of the amiable burgess from this perfectly poetic inclusion of modernity, this unrhetorical inclusion of the factories in the vicinity of Grenelle (inclusion quite different from the allegorical presentation of workmen's trousers in sculpture, and the grandiloquent theorizing about the socialistic up-lift or down-pull of smoke and machinery), Tailhade can move to personal satire, a personal satire impersonalized by its glaze and its finish.
RONDEL
Dans les cafes d'adolescents Moreas cause avec Fremine:
L'un, d'un parfait cuistre a la mine, L'autre beugle des contre-sens.
Rien ne sort moins de chez Classens Que le linge de ces bramines. Dans les cafes d'adolescents, Moreas cause avec Fremine.
Desagregeant son albumine.
La Tailhede offre quelque encens Maurras leur invente Commine
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INSTIGATIONS
Et ga fait roter les passants, Dans les cafes d'adolescents.
But perhaps the most characteristic phase of Tailhade is in his pictures of the bourgeoisie. Here is one de- picted with all Tailhadian serenity. Note also the opu- lence of his vocables.
DINER CHAMPETRE
Entre les sieges oti des garqons volontaires Entassent leurs chalants parmi les boulingrins, La famille Feyssard, avec des airs sereins, Discute longuement les tables solitaires.
La demoiselle a mis un chapeau rouge vif
Dont s'honore le bon faiseur de sa commune, Et madame Feyssard, un peu hommasse et brune, Porte une robe loutre avec des reflets d'if.
Enfin ils sont assis ! Or le pere commande Des ecrevisses, du potage au lait d'amande, Toutes choses dont il revait depuis longtemps.
Et, dans le del couleur de turquoises fanees, II voit les songes bleus qu'en ses esprits flottant A fait naitre I'ampleur des truites saumonees.
All through this introduction I am giving the sort of French poem least likely to have been worn smooth for us; I mean the kind of poem least represented in Eng- lish. Landor and Swinburne have, I think, forestalled Tailhade's hellenic poems in our affections. There are also his ballades to be considered.
? A STUDY IN FRENCH POETS
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FRANCIS JAMMES (born 1868)
The bulk of Jammes' unsparable poetry is perhaps largerthanthatofanymanstilllivinginFrance. The three first books of poems, and "Le Triomphe de la Vie" containing "Existences," the more than "Spoon River" of France, must contain about six hundred pages worth reading. "Existences" can not be rendered in snippets. It is not a series of f>oems, but the canvass of a whole
small town or half city, unique, inimitable and "to the life," full of verve. Only those who have read it and "L'Angelus de I'Aube," can appreciate the full tragedy of Jammes' debacle. Paul Fort had what his friends boasted as "tone," and he has diluted himself with topicalities ; in Jammes' case it is more charitable to sup- pose some organic malady, some definite softening of the brain, for he seems perfectly simple and naive in his debacle. It may be, in both cases, that the organisms have broken beneath the strain of modern existence.
But the artist has no business to break. Let us begin with Jammes' earlier work:
J'aime I'ane si doux marchant le long des houx. II prend garde aux abeilles et bouge ses oreilles;
et il porte les pauvres
et des sacs remplis d'orge. II va, pres des fosses
d'un petit pas casse.
Mon amie le croit bete
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INSTIGATIONS
parce qu'il est poete.
II reflechit toujours,
Ses yeux sont en velours. Jeune fille au doux coeur tu n'as pas sa douceur.
The fault is the fault, or danger, which Dante has labeled "muliebria"; of its excess Jammes has since perished. But the poem to the donkey can, in certain moods, please one. In other moods the playful sim- plicity, at least in excess, is almost infuriating. He runs so close to sentimentalizing--when he does not fall into that puddle--that there are numerous excuses for those who refuse him altogether. "J'allai a Lourdes" has pathos. Compare it with Corbiere's "St. Anne" and the . decadence is apparent; it is indeed a sort of half-way house between the barbaric Breton religion and the ulti- mate deliquescence of French Catholicism in Claudel, who (as I think it is James Stephens has said) "is merely lying on his back kicking his heels in it. "
J' ALLAIALOURDES
J'allai a Lourdes par le chemin de fer, le long du gave qui est bleu comme I'air.
Au soleil les montagnes semblaient d'etain. EtTonchantait: sauvez! sauvez! dansletrain,
II y avait un monde fou, exalte, plein de poussiere et du soleil d'ete.
!
? A STUDY IN FRENCH POETS
Des malheureux avec le ventre en avant etendaient leurs bras, priaient en les tordant.
Et dans une chaire ou etait du drap bleu, un pretre disait : "un chapelet a Dieu ! "
Et un groupe de femmes, parfois, passait,
qui chantait : sauvez ! sauvez ! sauvez ! sauvez
Et la procession chantait. Les drapeaux se penchaient avec leurs devises en or.
Le soleil etait blanc sur les escaliers
dans I'air bleu, sur les cloches dechiquetees.
Mais sur un brancard, portee par ses parents, son pauvre pere tete nue et priant,
et ses freres qui disaient: "ainsi soit-il," une jeune fiUe sur le point de mourir.
Oh ! qu'elle etait belle ! elle avait dix-huit ans, et elle souriait ; elle etait en blanc.
Et la procession chantait. Des drapeaux se penchaient avec leurs devises en or.
Moi je serrais les dents pour ne pas pleurer, et cette fiUe, je me sentais I'aimer.
Oh! elle m'a regarde un grand moment. , une rose blanche en main, souriant.
Mais maintenant ou es-tu? dis, ou es-tu, Es-tu morte ? je t'aime, toi qui m'as vu.
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--
? S6
INSTIGATIONS
Si tu existes, Dieu, ne la tue pas.
elle avait des mains blanches, de minces bras.
Dieu ne la tue pas ! --et ne serait-ce que pour son pere nu-tete qui priait Dieu.
Jammes goes to pieces on such adjectives as "pauvre' and "petite," just as DeRegnier slips on "cher," "aimee' and"tiede"; andintheirtrainflocktheherdwhosead jectival centre appears to waver from "nue" to "fremis sante. " And there is, in many French poets, a fata proclivity to fuss just a little too much over their sub- jects. Jammes has also the furniture tendency, and tc it we owe several of his quite charming poems.
How- ever the strongest impression I get to-day, reading hi; work in inverse order (i. e. "Jean de Noarrieu" befon these earlier poems), is of the very great stylistic ad-
vance made in that poem over his earlier work.
But he is very successful in saying all there was to be
said in:
LA JEUNE FILLE
La jeune fiUe est blanche, elle a des veines vertes
au poignets, dans ses manches
ouvertes.
On ne sait pas pourquoi elle rit. Par moments elle crie et cela
est per^ant.
Est-ce qu'elle se doute qu'elle vous prend le coeur en cueillant sur la route
des fleurs.
? A STUDY IN FRENCH POETS
On dirait quelquefois qu'elle comprend des choses. Pas toujours. Elle cause
tout bas
"Oh! machere! oh! la, la . . . . . . Figure-toi. . . mardi
je I'ai vu . . . j'ai ri"--Elle dit
comme ga.
Quand un jeune homme souffre, d'abord elle se tait:
elle ne rit plus, tout
etonnee.
Dans les petits chemins elle remplit ses mains de piquants de bruyeres
de fougeres.
Elle est grande, elle est blanche, elle a des bras tres doux,
Elle est tres droite et penche
le cou.
The poem beginning:
Tu seras nue dans le salon aux vieilles choses, fine comme un fuseau de roseau de lumiere
et, les jambes croisees, aupres du feu rose
tu ecouteras I'hiver
loses, perhaps, or gains little by comparison with that of Heinrich von Morungen, beginning:
Oh weh, soil mir nun nimmermehr hell leuchten durch die Nacht
noch weisser denn ein Schnee
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;
? 58
IJNSTlLrAilUJNb
ihr Leib so wohl gemacht? Der trog die Augen mein, ich wahnt, es sollte sein des lichten Monden Schein, da tagte es.
Morungen had had no occasion to say "Je pense a Jean-Jacques," and it is foolish, to expect exactly the same charm of a twentieth-century poet that we find in a thirteenth-century poet. Still it is not necessary to be Jammes-crazy to feel
ILVANEIGER. . .
II va neiger dans quelques jours. Je me souviens deI'andernier. Jemesouviensdemestristesses aucoindufeu. SiTonm'avaitdemande: qu'est-ce? j'auraisdit:laissez-moitranquille. Cen'estrien. J'ai bien reflechi, I'annee avant, dans ma chambre, pendant que la neige lourde tombait dehors.
J'ai reflechi pour rien. A present comme alors je fume une pipe en bois avec un bout d'ambre.
Ma vieille commode en chene sent toujours bon. Mais moi j'etais bete parce que ces choses
ne pouvaient pas changer et que c'est une pose de vouloir chasser les choses que nous savons.
Pourquoi done pensons-nous et parlons-nous ? C'est drole
nos larmes et nos baisers, eux, ne parlent pas, et cependant nous les comprenons, et les pas d'un ami sont plus doux que de douces paroles.
? A STUDY IN FRENCH POETS 59
If I at all rightly understand the words "vouloir chasser les choses que nous savons" they are an excellent warning against the pose of simplicity over-done that has been the end of Maeterlinck, and of how naany other poets whose poetic machinery consists in so great part of pretending to know less than they do.
Jammes' poems are well represented in Miss Lowell's dilutation on Six French Poets, especially by the well- known "Amsterdam" and "Madame de Warens," which are also in Van Bever and Leautaud. He reaches, as I have said, his greatest verve in "Existences" in the volume "Le Triomphe de la Vie. "
I do not wish to speak in superlatives, but "Exist- ences," if not Jammes' best work, and if not the most important single volume by any living French poet, either of which it well may be, is at any rate indispen- sable. It is one of the first half dozen books that a man wanting to know contemporary French work must in- dulge in. One can not represent it in snippets. Still I quote "Le Poete" (his remarks at a provincial soiree) :
Cest drole . . . Cette petite sera bete
comme ces gens-la, comme son pere et sa mere. Et cependant elle a une grace infinie.
II y a en elle I'intelligence de la beaute.
Cest delicieux, son corsage qui n'existe pas,
son derriere et ses pieds. Mais elle sera bete comme une oie dans deux ans d'ici. Elle va jouer.
{Benette joue la valse des elfes)
In an earlier scene we have a good example of his rapidity in narrative.
? 6o
INSTIGATIONS
La Servante
II y a quelqu'un qui veut parler a monsieur.
Qui est-ce?
Je ne sais pas.
Un homme.
Le PoHe
La Servante
Le Pokte
Un homme ou une femme?
La Servante
Poete
Un commis-voyageur, Vous me le foutez belle!
La Servante Je ne sais pas, monsieur.
Poete
Faites entrer au salon.
Laissez-moi achever d'achever ces cerises.
{Next Scene)
Le Poete (dans son salon)
A qui ai-je I'honneur de parler, monsieur?
Le Monsieur
Monsieur, je suis le cousin de votre ancienne
maitresse.
Le Poete Dequellemaitresse? Jenevousconnaispas.
Et puis qu'est-ce que vous voulez? Le Monsieur
Monsieur, ecoutez-moi. On m'a dit que vous etes bon.
Poete
Ce n'est pas vrai.
? A STUDY IN FRENCH POETS 6i
La Pipe du Poete
II me bourre avec une telle agitation
que je ne vais jamais pourvoir tirer de I'air. Poete
D'abord, de quelle maitresse me parlez-vous?
De qui, pretendez-vous ? Non. Vous pretendez de qui j'ai ete I'amant?
Oui, monsieur.
Le Monsieur De Neomie.
Po^te
Le Monsieur
De Neomie,
Poete
Ou habitez-vous ?
Le Monsieur
J'habite les environs de Mont-de-Marsan.
Pokte Enfin que voulez-vous?
Le Monsieur
Savoir si monsieur serait
assez complaisant pour me donner quelque chose. Po^te
Et si je ne vous donne le pas, qu'est-ce que vous ferez?
Le Monsieur
Oh ! Rien monsieur. Je ne vous ferai rien. Non . . .
Le Poete
Tenez, voila dix francs, et foutez-moi la paix. (Le monsieur s'en va, puis le poete sort. )
The troubles of the Larribeau family, Larribeau and the bonne, the visit of the "Comtese de Pentacosa," who is also staved oif with ten francs, are all worth quoting.
--:
? 62 INSTIGATIONS
The whole small town is "Spoon-Rivered" with equal verve. "Existences" was written in 1900.
MOREAS
It must not be thought that these very "modem" poets owe their modernity merely to some magic chemical present in the Parisian milieu. Moreas was born in
1856, the year after Verhaeren, but his Madeline-aux- serpents might be William Morris on Rapunzel
Et votre chevelure comme des grappes d'ombres, Et ses bandelettes a vos tempes,
Et la kabbale de vos yeux latents, Madeline-aux-serpents, Madeline.
Madeline, Madeline, Pourquoi vos levres a mon cou, ah, pourquoi
Vos levres entre les coups du hache du roi! Madeline, et les cordaces et les fliites,
Les flutes, les pas d'amour, les flutes, vous les
vouliites,
Helas ! Madeline, la fete, Madeline,
Ne berce plus les flots au bord de ITle,
Et mes bouffons ne crevent plus des cerceaux
Au bord de ITle, pauvres bouffons.
Pauvres bouflfons que couronne la saugel
Et mes litieres s'effeuillent aux ornieres, toutes mes
litieres a grand pans
De nonchaloir, Madeline-aux-serpents . . .
A difference with Morris might have arisen, of course, over the now long-discussed question of vers libre, but who are we to dig up that Babylon? The school-boys' papers of Toulouse had learnt all about it before the old
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gentlemen of The Century and Harper's had discovered that such things exist.
One will not have understood the French poetry of the last half-century unless one makes allowance for what they call the Gothic as well as the Roman or classic influence. We should probably call it (their "Gothic") "medievalism," its tone is that of their XIII century poets, Crestien de Troies, Marie de France, or perhaps even D'Orleans (as we noticed in the quotation from Viele-Griffin) . Tailhade in his "Hymne Antique" dis- plays what we would call Swinburnism (Greekish). Tristan Klingsor (a nom de plume showing definite ten- dencies) exhibits these things a generation nearer to us
Dans son reve le vieux Prince de Touraine voit passer en robe verte a longue traine Yeldis aux yeux charmeurs de douce reine.
or
Au verger ou sifflent les sylphes d'automne
mignonne Isabelle est venue de Venise
et veut cueillir des cerises et des pommes.
He was writing rhymed vers libre in 1903', possibly stimulated by translations in a volume called "Poesie Arabe. " Thisbookhasanextremelyinterestingpreface. I have forgotten the name of the translator, but in ex- cusing the simplicity of Arab songs he says : "The young girl in Germany educated in philosophy in Kant and Hegel, when love comes to her, at once exclaims 'In- finite ! ', and allies her vocabulary with the transcendental.
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The little girl in the tents 'ne savait comparer fors que sa gourmandise. ' " In Klingsor for 1903, I find
Croise tes jambes fines et nues
Dans ton lit,
Frotte de tes mignonnes mains menues
Le bout de ton nez;
Frotte de tes doigts poteles et jolis,
Les deux violettes de tes yeux cernes,
Et reve.
Du haut du minaret arabe s'echappe
La melopee triste et breve
De I'indiscret muezzin
Qui nasillonne et qui eternue,
Et toi tu bailies comme une petite chatte, Tu bailies d'amour brisee,
Et tu songes au passant d'Ormuz ou d'Endor Qui t'a quittee ce matin
En te laissant sa legere bourse d'or
Et les marques bleues de ses baisers.
Later he turns to Max Elkskamp, addressing him as if he, Klingsor, at last had "found Jesus":
Je viens vers vous, mon cher Elkskamp JComme un pauvre varlet de coeur et de joie
Vient vers le beau seigneur qui campe Sous sa tente d'azur et de soie.
However I believe Moreas was a real poet, and, being stubborn, I have still an idea which got imbedded in my head some years ago: I mean that Klingsor is a poet.
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As for the Elkskamp phase and cult, I do not make much of it. Jean de Bosschere has written a book upon Elkskamp, and he assures me that Elkskamp is a great and important poet, and some day, perhaps, I may un- derstand it. De Bosschere seems to me to see or to feel perhaps more keenly than any one else certain phases of modern mechanical civilization: the ant-like madness of men bailing out little boats they never will sail in, shoeing horses they never will ride, making chairs they never will sit on, and all with a frenzied intentness. I may get my conviction as much from his drawings as from his poems. I am not yet clear in my mind about it. His opinion of Max Elkskamp can not be too lightly passedover. Videinfra"DeBosschereonElkskamp. "
OF OUR DECADE
Early in 1912 L'Effort, since called L'Effort Libre, published an excellent selection of poems mostly by men born since 1880: Arcos, Chenneviere, Duhamel, Spire, Vildrac, and Jules Romains, with some of Leon Bazal- gette's translations from Whitman.
SPIRE (born 1868)
Andre Spire, writing in the style of the generation which has succeeded him, is well represented in this col- lectionbyhis"DamesAnciennes. " Thecontentsofhis volumes are of very uneven value: Zionist propaganda, addresses, and a certain number of well-written poems.
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INSTIGATIONS
DAMES ANCIENNES
En hiver, dans la chambre claire, Tout en haut de la maison,
Le poele de faience blanche,
Cercle de cuivre, provincial, doux, Chauffait mes doigts et mes livres. Et le peuplier mandarine,
Dans le soir d'argent dedore, Dressait, en silence, ses branches, Devant ma fenetre close.
--Mere, le printemps aux doigts tiedes A souleve I'espagnolette
De mes fenetres sans rideaux.
Faites taire toutes ces voix qui montent Jusqu'a ma table de travail.
--Ce sent les amies de ma mere Et de la mere de ton pere,
Qui causent de leurs maris morts, Et de leurs fils partis.
--Avec, au coin de leurs levres,
Ces moustaches de cafe au lait?
Et dans leurs mains ces tartines? Dans leurs bouches ces Kouguelofs?
--Ce sont des cavales anciennes
Qui machonnent le peu d'herbe douce Que Dieu veut bien leur laisser.
--Mere, les maitres sensibles Lachent les juments inutiles
!
? A STUDY IN FRENCH POETS dy Dans les pres, non dans mon jardin!
--Sois tranquille, mon fils, sois tranquille, Elles ne brouteront pas tes fleurs.
--Mere, que n'y occupent-elles leurs levres, Et leurs trop courtes dents trop blanches De porcelaine trop fragile!
--Mon fils, fermez votre fenetre. Mon fils, vous n'etes pas chretien
VILDRAC
ViLDRAc's "Gloire" is in a way commentary on Remains' Ode to the Crowd ; a critique of part, at least, of unanimism.
II avait su gagner a lui Beaucoup d'hommes ensemble.
Et son bonheur etait de croire, Quand il avait quitte la foule. Que chacun des hommes I'aimait Et que sa presence durait Innombrable et puissante en eux.
Or un jour il en suivit un
Qui retournait chez soi, tout seul,
Et il vit son regard s'eteindre
Des qu'il fut un peu loin des autres.
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(The full text of this appeared in Poetry Aug. , 1913. ) Vildrac's two best-known poems are "Une Auberge" and "Visite" ; the first a forlorn scene, not too unlike a Van Gogh, though not done with \^an Gogh's vigor.
C'est seulement parce qu'on a soif qu'on entre y boire C'est parce qu'on se sent tomber qu'on va s'y asseoir. On n'y est jamais a la fois qu'un oii deux
Et Ton n'est pas force d'y raconter son histoire.
Celui qui entre
mange lentement son pain
Parce que ses dents sont usees;
Et il boit avec beaucoup de mal Parce qu'il a de peine plein sa gorge.
Quand il a fini,
II hesite, puis timide Va s'asseoir un- peu A cote du feu.
Ses mains crevassees epousent
Les bosselures dures de ses genoux.
Then of the other man in the story:
"qui n'etait pas des notres. . . .
"Mais comme il avait I'air cependant d'etre des notres
The story or incident in "Visite" is that of a man stir-
! "
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ring himself out of his evening comfort to visit some pathetic dull friends.
Ces gens helas, ne croyaient pas
Qu'il ftit venu a I'improviste Sitard,desiloin,parlaneige. . .
Et ils attendaient I'un et I'autre
Que brusquement et d'un haleine il exposat La grave raison de sa venue.
Only when he gets up to go, "ils oserent comprendre"
II leur promit de revenir.
Mais avant de gagner la porte
II fixa bien dans sa memoire
Le lieu ou s'abritait leur vie.
II regarda bien chaque objet
Et puis aussi I'homme et la femme, Tant il craignait au fond de lui
De ne plus jamais revenir.
The relation of Vildrac's verse narratives to the short story form is most interesting.
JULES ROMAINS
The reader vi^ho has gone through Spire, Romains, and Vildrac, will have a fair idea of the poetry written by this group of men. Romains has always seemed to me, and is, I think, generally recognized as, the nerve-centre, the dynamic centre of the group.
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Les marchands sont assis aux portes des boutiques lis regardent. Les toits joignent la rue au del Et les paves semblent feconds sous le soleil
Comme un champ de mais.
Les marchands ont laisse dormir pres du comptoir
Ee desir de gagner qui travaille des I'aube.
On dirait que, malgre leur ame habituelle,
Une autre ame s'avance et vient au seuil d'eux-memes Comme ils viennent au seuil de leurs boutiques noires.
We are regaining for cities a little of what savage man has for the forest. We live by instinct; receive news by instinct; have conquered machinery as primi- tive man conquered the jungle. Remains feels this, though his phrases may not be ours. Wyndham Lewis on giants is nearer Remains than anjrthing else in Eng- lish, but vorticism is, in the realm of biology, the hy- pothesis of the dominant cell. Lewis on giants comes perhaps nearer Remains than did the original talks about the Vortex. There is in inferior minds a passion for unity, that is, for a confusion and melting together of things which a good mind will want kept distinct. Un- informed-English criticism has treated Unanimism as if it were a vague general propaganda, and this criticism has cited some of our worst and stupidest versifiers as a corresponding manifestation in England. One can only account for such error by the very plausible hy- pothesis that the erring critics have not read "Puissances de Paris.
