daient
comme dans les bas-reliefs, sans combinaison , sans complica-
tion d'aucun genre.
comme dans les bas-reliefs, sans combinaison , sans complica-
tion d'aucun genre.
Madame de Stael - De l'Allegmagne
faut.
Les Alle-
mands ont beaucoup d'audace dans les ide? es et dans le style, et
peu d'invention dans le fond du sujet; leurs essais e? piques se
rapprochent presque toujours du genrelyrique. Ceux des Fran-
c? ais rentrent pluto^t dans le genre dramatique, et l'on y trouve
plus d'inte? re^t que de grandeur. Quand il s'agit de plaire au
the? a^tre, l'art de se circonscrire dans un cadre donne? , de deviner
le gou^t des spectateurs et de s'y plier avec adresse, fait une par-
tie du succe`s, tandis que rien ne doit tenir aux circonstances
exte? rieures et passage`res, dans la composition d'un poe`me e? pi-
que. Il exige des beaute? s absolues, des beaute? s qui frappent le
lecteur solitaire, lorsque ses sentiments sont plus naturels, et
son imagination plus hardie. Celui qui voudrait trop hasarder
dans un poe`me e? pique, pourrait bien encourir le bla^me se? ve`re
du bon gou^t franc? ais; mais celui qui ne hasarderait rien n'en se-
rait pas moins de? daigne? .
Boileau, tout en perfectionnant le gou^t et la langue, a donne?
a` l'esprit franc? ais, l'on ne saurait le nier, une disposition tre`s-
de? favorable a` la poe? sie. Il n'a parle? que de ce qu'il fallait e? viter,
il n'a insiste? que sur des pre? ceptes de raison et de sagesse, qui
ont introduit dans la litte? rature une sorte de pe? danterie tre`s-nuisible au sublime e? lan des arts. Nousavons en franc? ais des
chefs-d'oeuvre de versification; mais comment peut-on appeler la
versification de la poe? sie! Traduire en vers ce qui e? tait fait pour
rester en prose, exprimer en dix syllabes, comme Pope, les jeux
de cartes et leurs moindres de? tails, ou, comme les derniers poe`-
mes qui ont paru chez nous, le trictrac, les e? checs, la chimie:
c'est un tour de passe-passe en fait de paroles; c'estcomposer
avec les mots, comme avec les notes, des sonates sous le nom
de poe`me.
Il faut cependant une grande connaissance de la langue poe? -
tique pour de? crire ainsi noblement les objets qui pre^tent le moins
a` l'imagination, et l'on a raison d'admirer quelques morceaux
? ? Generated for (University of Chicago) on 2014-12-22 00:48 GMT / http://hdl. handle. net/2027/hvd. hwnks5 Public Domain, Google-digitized / http://www. hathitrust. org/access_use#pd-google
? 131 DE I. V POa^ilK CLASSIQUE
de? tache? s de ces galeries de tableaux; mais les transitions qui les
lient entre eux sont ne? cessairement prosai? ques, comme ce qui se passe dans la te^te de l'e? crivain. Il s'est dit: -- Je ferai des
vers sur ce sujet, puis sur celui-ci, puis sur celui-la`; -- et, sans
s'en apercevoir, il nous met dans la confidence de sa manie`re de
travailler. Le ve? ritable poe`te conc? oit, pour ainsi dire, tout son
poe`me a` la fois au fond de sou a^me; sans les difficulte? s du lan-
gage, il improviserait, comme la sibylle et les prophe`tes, les
hymnes saints du ge? nie. Il est e? branle? par ses conceptions comme
par un e? ve? nement de sa vie; un monde nouveau s'offre a` lui;
l'image sublime de chaque situation, de chaque caracte`re, de
chaque beaute? de la nature, frappe ses regards, et son coeur bat
pour un bonheur ce? leste qui traverse comme un e? clair l'obscu-
rite? du sort. La poe? sie est une possession momentane? e de tout ce
que notre ame souhaite; le talent fait disparai^tre les bornes de
l'existence, et change en images brillantes le vague espoir des
mortels.
Il serait plus aise? de de? crire les sympto^mes du talent que de
lui donner des pre? ceptes; le ge? nie se sent comme l'amour, par
la profondeur me^me de l'e? motion dont il pe? ne`tre celui qui en
est doue? :mais si l'on osait donner des conseils a` ce ge? nie, dont
la nature veut e^tre le seul guide, ce ne seraient pas des conseils
purement litte? raires qu'on devrait lui adresser : il faudrait par-
ler aux poetes comme a` des citoyens, comme a` des he? ros; il
faudrait leur dire : -- Soyez vertueux, soyez croyants, soyez li-
bres, respectez ce que vous aimez, cherchez l'immortalite? dans
l'amour, et la Divinite? dans la nature; enfin, sanctifiez votre
a^me comme un temple, et l'ange des nobles pense? es ne de? dai-
gnera pas d'y apparai^tre. CHAPITRE XI.
De la poe? sie classique et de la poe? sie romantique.
Le nom de romantique a e? te? introduit nouvellement en Alle-
magne, pour de? signer la poe? sie dont les chants des troubadours
ont e? te? l'origine, celle qui est ne? e de la chevalerie et du chris-
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? ET HK LA POE? SIE ROHANTIQUI. t i >
tianisme. Si l'on n'admet pas que le paganisme et le christia-
nisme, le Nord et le Midi, l'antiquite? et le moyen a^ge, la che-
valerie et les institutions grecques et romaines, se sont partage?
l'empire de la litte? rature, l'on ne parviendra jamais a` juger sous
un point de vue philosophique le gou^t antique et le gou^t mo-
derne. On prend quelquefois le mot classique comme synonyme de
perfection. Je m'en sers ici dans une autre acception, en consi-
de? rant la poe? sie classique comme celle des anciens, et la poe? sie
romantique comme celle qui tient de quelque manie`re aux tra-
ditions chevaleresques. Cette division se rapporte e? galement aux deux e`res du monde ; celle qui a pre? ce? de? l'e? tablissement du chris-
tianisme, et celle qui l'a suivi.
On a compare? aussi dans divers ouvrages allemands la poe? sie
antique a` la sculpture, et la poe? sie romantique a` la peinture;
enfin, l'on a caracte? rise? de toutes les manie`res la marche de
l'esprit humain, passant des religions mate? rialistes aux religions
spiritualistes, de la nature a` la Divinite? . La nation franc? aise, la plus cultive? e des nations latines, pen-
che vers la poe? sie classique, imite? e des Grecs et des Romains.
La nation anglaise, la plus illustre des nations germaniques, aime
la poe? sie romantique et chevaleresque, et se glorifie des chefs-
d'oeuvre qu'elle posse`de en ce genre. Je n'examinerai point ici
lequel de ces deux genres de poe? sie me? rite la pre? fe? rence: il suf-
fit de montrer que la diversite? des gou^ts, a` cet e? gard, de? rive
non-seulement de causes accidentelles, mais aussi des sources
primitives de l'imagination et dela pense? e.
Il y a dans les poe`mes e? piques , et dans les trage? dies des an-
ciens, un genre de simplicite? qui tient a` ce que les hommes
e? taient identifie? s a` cette e? poque avec la nature, et croyaient de? -
pendre du destin, comme elle de? pend de la ne? cessite? . L'homme,
re? fle? chissant peu, portait toujours l'action de son a^me au dehors;
la conscience elle-me^me e? tait figure? e par des objets exte? rieurs, et
les flambeaux des Furies secouaient les remords sur la te^te des
coupables. L'e? ve? nement e? tait tout dans l'antiquite? ; le caracte`re
tient plus de place dans les temps modernes; et cette re? flexion
inquie`te, qui nous'de? vo^re souvent comme le vautour de Prome? -
UADAME DE STAEL. la
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? 146 1>E LA POESIE CLASSIQUE
the? e, n'eu^t semble? que de la folie, au milieu des rapports clairs
et prononce? s qui existaient dans l'e? tat civil et social des anciens.
On ne faisait en Gre`ce, dans le commencement de l'art, que
des statues isole? es; les groupes ont e? te? compose? s plus tard. On
pourrait dire de me^me, avec ve? rite? , que dans tous les arts il n'y
avait point de groupes : les objets repre? sente? s se succe?
daient
comme dans les bas-reliefs, sans combinaison , sans complica-
tion d'aucun genre. L'homme personnifiait la nature; des nym-
phes habitaient les eaux , des hamadryades les fore^ts: mais la na-
ture , a` son tour, s'emparait de l'homme, et l'on eu^t dit qu'il
ressemblait au torrent, a` la foudre, au volcan, tant il agissait
par une impulsion involontaire, et sans que la re? flexion pu^t en
rien alte? rer les motifs ni les suites de ses actions. Les anciens
avaient, pour ainsi dire, une a^me corporelle, doutions les mou-
vements e? taient forts, directs et conse? quents : il n'en est pas de
me^me du coeur humain de? veloppe? par le christianisme :les mo-
dernes ont puise? dans le repentir chre? tien l'habitude de se replier
continuellement sur eux-me^mes.
Mais, pour manifester cette existence tout inte? rieure, il faut
qu'une grande varie? te? dans les faits pre? sente sous toutes les for-
mes les nuances infinies de ce qui se passe dans l'a^me. Si de nos
jours les beaux-arts e? taient astreints a` la simplicite? des anciens,
nous n'atteindrions pas a` la force primitive qui les distingue, et
nous perdrions les e? motions intimes et multiplie? es dont notre
a^me est susceptible. La simplicite? de l'art, chez les modernes,
tournerait facilement a` la froideur et a` l'abstraction , taudis que
celle des anciens e? tait pleine de vie. L'honneur et l'amour, la
bravoure et la pitie? sont les sentiments qui signalent le christia-
nisme chevaleresque; et ces dispositions de l'a^me ne peuvent se
faire voir que par les dangers, les exploits, les amours, les mal-
heurs, l'inte? re^t romantique enfin, qui variesans cesseles tableaux.
Les sources des effets de l'art sont donc diffe? rentes, a` beaucoup
d'e? gards, dans la poe? sie classique et dans la poe? sie romantique;
dans l'une, c'est le sort qui re`gne, dans l'autre, c'estla Provi-
dence; le sort ne compte pour rien les sentiments des hommes,
la Providence ne juge les actions que d'apre`s les sentiments. Comment la poe? sie ne cre? erait-elle pas un monde d'une tout autre
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? ET DE LA POESIE ROMANTIQUE. 147
nature, quand il faut peindre l'oeuvre d'un destin aveugle et
sourd, toujours en lutte avec les mortels, ou cet ordre intelli-
gent auquel pre? side un E^tre supre^me, que notre coeur interroge,
et qui re? pond a` notre coeur! /
La poe? sie pai? enne doit e^tre simple et saillante comme les ob-
jets exte? rieurs;la poe? sie chre? tienne a besoin des mille couleurs
de l'arc-en-ciel pour ne pas se perdre dans les nuages. La poe? -
sie des anciens est plus pure comme art, celle des modernes fait
verser plus de larmes ; mais la question pour nous n'est pas en- //
Ire la poe? sie classique et la poe? sie romantique, mais entre l'irai- /
talion de l'une et l'inspiration de l'autre. La litte? rature des anciens est chez les modernes une litte? rature transplante? e : la litte? rature romantique ou chevaleresque est chez nous indige`ne, et
c'est notre religion et nos institutions qui l'ont fait e? clore. Les
e? crivains imitateurs des anciens se sont soumis aux re`gles du
gou^t les plus se? ve`res ; car, ne pouvant consulter ni leur propre
nature, ni leurs propres souvenirs, il a fallu qu'ils se conformas-
sent aux lois d'apre`s lesquelles les chefs-d'oeuvre des anciens
peuvent e^tre adapte? s a` notre gou^t, bien que toutes les circons-
tances politiques et religieuses qui ont donne? le jour a` ces chefs-d'oeuvre soient change? es. Mais ces poe? sies d'apre`s l'antique,
quelque parfaites qu'elles soient, sont rarementpopulaires, parce
qu'elles ne tiennent, dans le temps actuel, a` rien de national. La poe? sie franc? aise, e? tant la plus classique de toutes les poe? -
sies modernes, est la seule qui ne soit pas re? pandue parmi le
peuple. Les stances du Tasse sont chante? es par les gondoliers de
Venise; les Espagnols et les Portugais de toutes les classes sa-
vent par coeur les vers de Calderon et de Camoe? ns. Shakespeare
est autant admire? par le peuple en Angleterre que par la classe
supe? rieure. Des poemes de Goethe et de Bu`rger sont mis en
musique, et vous les entendez re? pe? ter des bords du Rhin jusqu'a`
la Baltique. Nos poe`tes franc? ais sont admire? s partout ce qu'il
y a d'esprits cultive? s chez nous et dans le reste de l'Europe;
mais ils sont tout a` fait inconnus aux gens du peuple et aux
bourgeois me^me des villes, parce que les arts en France ne sont
pas, comme ailleurs, natifs du pays me^me ou` leurs beaute? s se
de? veloppent.
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? 148 DES POEMES ALLEMANDS.
Quelques critiques franc? ais ont pre? tendu que la litte? rature des
peuples germaniques e? tait encore dans l'enfance de l'art: cette
opinion est tout a` fait fausse; les hommes les plus instruits
dans la connaissance des langues et des ouvrages des anciens
n'ignorent certainement pas les inconve? nients et les avantages
du genre qu'ils adoptent, ou de celui qu'ils rejettent; mais leur
caracte`re, leurs habitudes et leurs raisonnements les ont con-
duits a` pre? fe? rer la litte? rature fonde? e sur les souvenirs de la che-
valerie, sur le merveilleux du moyen a^ge, a` celle dont la my-
thologie des Grecs est la base. La litte? rature romantique est la
seule qui soit susceptible encore d'e^tre perfectionne? e, parce
qu'ayant ses racines dans notre propre sol, elle est la seule qui
puisse croi^tre et se vivifier de nouveau; elle exprime notre re-
ligion; elle rappelle notreTnTstoire; son origine est ancienne,
mais non antique.
La poe? sie classique doit passer par les souvenirs du paganisme
pour arriver jusqu'a` nous: la poe? sie des Germains est l'e`re chre? -
tienne des beaux-arts : elle se sert de nos impressions person-
nelles pour nous e? mouvoir: le ge? nie qui l'inspire s'adresse im-
me? diatement a` notre coeur, et semble e? voquer notre vie elle-me^me comme un fanto^me, le plus puissant et le plus terrible
de tous.
CHAPITRE XII. Des poe`mes allemands.
On doit conclure, ce me semble, des diverses re? flexions que
contient le chapitre pre? ce? dent, qu'il n'y a gue`re de poe? sie classi-
que en Allemagne . soit que l'on conside`re cette poe? sie comme
imite? e des anciens, ou qu'on entende seulement par ce mot le plus hautdegre? possible de perfection. La fe? condite? de l'imagina-
tion des Allemands les appelle a` produire pluto^t qu'a` corriger;
aussi peut-on difficilement citer, dans leur litte? rature, des e? crits
ge? ne? ralement reconnus pour mode`les. La langue n'est pas fixe? e;
le gou^t change a` chaque nouvelle production des hommes de
talent; tout est progressif, tout marche, etle point stationnaire
de perfection n'est point encore atteint; mais est-ce un mal?
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? DES POEMES ALLEMANDS 149
Chez toutes les nations ou` l'on s'est flatte? d'y e^tre parvenu, l'on
a vu presque imme? diatement apre`s commencer la de? cadence ,
et les imitateurs succe? der aux e? crivains classiques, comme
pour de? gou^ter d'eux.
Il y a en Allemagne un aussi grand nombre de poe`tes qu'en
Italie: la multitude des essais, dans quelque genre que ce soit,
indique quel est le penchant naturel d'une nation. Quand l'a-
mour de l'art y est universel, les esprits prennent d'eux-me^mes
la direction de la poe? sie, comme ailleurs celle de la politique,
ou des inte? re^ts mercantiles. Il y avait chez les Grecs une foule
de poe`tes, et rien n'est plus favorable au ge? nie que d'e^tre envi-
ronne? d'un grand nombre d'hommes qui suivent la me^me car-
rie`re. Les artistes sont des juges indulgents pour les fautes, parce
qu'ils connaissent les difficulte? s; mais ce sont aussi des approba-
teurs exigeants; il faut de grandes beaute? s, et des beaute? s nou-
yelles, pour e? galer a` leurs yeux les chefs-d'oeuvre dont ils s'occu-
pent sans cesse. Les Allemands improvisent, pour ainsi dire,
en e? crivant; et cette grande facilite? est le ve? ritable signe du
talent dans les beaux-arts , car ils doivent, comme les fleurs
du Midi, nai^tre sans culture; le travail les perfectionne, mais
l'imagination est abondante, lorsqu'une ge? ne? reuse nature en a
fait don aux hommes. Il est impossible de citer tous les poe`tes
allemands qui me? riteraient un e? loge a` part; je me bornerai
a` conside? rer seulement,d'une manie`re ge? ne? rale, les trois e? coles
que j'ai de? ja` distingue? es, en indiquant la marche historique de
la litte? rature allemande.
Wieland a imite? Voltaire dans ses romans; souvent Lucien,
qui, sous le rapport philosophique, est le Voltaire de l'antiquite? ;
quelquefois l'Arioste,et, malheureusement aussi, Cre? billon.
Il a mis envers plusieurs contes de chevalerie, Ganttalin, Ce? -
rion le Courtois, Obe? ron, etc. , dans lesquels il y a plus de sen-
sibilite? que dans l'Arioste, mais toujours moins de gra^ce et de
gaiete? . L'allemand ne se meut pas, sur tous les sujets, avec la
le? ge`rete? de l'italien; et les plaisanteries qui conviennent a` cette
langue, un peu surcharge? e de consonnes, ce sont pluto^t celles
qui tiennent a` l'art de caracte? riser fortement qu'a` celui d'in-
diquer a` demi. Idris et le Nouvel Amadis sont des contes de 13.
?
mands ont beaucoup d'audace dans les ide? es et dans le style, et
peu d'invention dans le fond du sujet; leurs essais e? piques se
rapprochent presque toujours du genrelyrique. Ceux des Fran-
c? ais rentrent pluto^t dans le genre dramatique, et l'on y trouve
plus d'inte? re^t que de grandeur. Quand il s'agit de plaire au
the? a^tre, l'art de se circonscrire dans un cadre donne? , de deviner
le gou^t des spectateurs et de s'y plier avec adresse, fait une par-
tie du succe`s, tandis que rien ne doit tenir aux circonstances
exte? rieures et passage`res, dans la composition d'un poe`me e? pi-
que. Il exige des beaute? s absolues, des beaute? s qui frappent le
lecteur solitaire, lorsque ses sentiments sont plus naturels, et
son imagination plus hardie. Celui qui voudrait trop hasarder
dans un poe`me e? pique, pourrait bien encourir le bla^me se? ve`re
du bon gou^t franc? ais; mais celui qui ne hasarderait rien n'en se-
rait pas moins de? daigne? .
Boileau, tout en perfectionnant le gou^t et la langue, a donne?
a` l'esprit franc? ais, l'on ne saurait le nier, une disposition tre`s-
de? favorable a` la poe? sie. Il n'a parle? que de ce qu'il fallait e? viter,
il n'a insiste? que sur des pre? ceptes de raison et de sagesse, qui
ont introduit dans la litte? rature une sorte de pe? danterie tre`s-nuisible au sublime e? lan des arts. Nousavons en franc? ais des
chefs-d'oeuvre de versification; mais comment peut-on appeler la
versification de la poe? sie! Traduire en vers ce qui e? tait fait pour
rester en prose, exprimer en dix syllabes, comme Pope, les jeux
de cartes et leurs moindres de? tails, ou, comme les derniers poe`-
mes qui ont paru chez nous, le trictrac, les e? checs, la chimie:
c'est un tour de passe-passe en fait de paroles; c'estcomposer
avec les mots, comme avec les notes, des sonates sous le nom
de poe`me.
Il faut cependant une grande connaissance de la langue poe? -
tique pour de? crire ainsi noblement les objets qui pre^tent le moins
a` l'imagination, et l'on a raison d'admirer quelques morceaux
? ? Generated for (University of Chicago) on 2014-12-22 00:48 GMT / http://hdl. handle. net/2027/hvd. hwnks5 Public Domain, Google-digitized / http://www. hathitrust. org/access_use#pd-google
? 131 DE I. V POa^ilK CLASSIQUE
de? tache? s de ces galeries de tableaux; mais les transitions qui les
lient entre eux sont ne? cessairement prosai? ques, comme ce qui se passe dans la te^te de l'e? crivain. Il s'est dit: -- Je ferai des
vers sur ce sujet, puis sur celui-ci, puis sur celui-la`; -- et, sans
s'en apercevoir, il nous met dans la confidence de sa manie`re de
travailler. Le ve? ritable poe`te conc? oit, pour ainsi dire, tout son
poe`me a` la fois au fond de sou a^me; sans les difficulte? s du lan-
gage, il improviserait, comme la sibylle et les prophe`tes, les
hymnes saints du ge? nie. Il est e? branle? par ses conceptions comme
par un e? ve? nement de sa vie; un monde nouveau s'offre a` lui;
l'image sublime de chaque situation, de chaque caracte`re, de
chaque beaute? de la nature, frappe ses regards, et son coeur bat
pour un bonheur ce? leste qui traverse comme un e? clair l'obscu-
rite? du sort. La poe? sie est une possession momentane? e de tout ce
que notre ame souhaite; le talent fait disparai^tre les bornes de
l'existence, et change en images brillantes le vague espoir des
mortels.
Il serait plus aise? de de? crire les sympto^mes du talent que de
lui donner des pre? ceptes; le ge? nie se sent comme l'amour, par
la profondeur me^me de l'e? motion dont il pe? ne`tre celui qui en
est doue? :mais si l'on osait donner des conseils a` ce ge? nie, dont
la nature veut e^tre le seul guide, ce ne seraient pas des conseils
purement litte? raires qu'on devrait lui adresser : il faudrait par-
ler aux poetes comme a` des citoyens, comme a` des he? ros; il
faudrait leur dire : -- Soyez vertueux, soyez croyants, soyez li-
bres, respectez ce que vous aimez, cherchez l'immortalite? dans
l'amour, et la Divinite? dans la nature; enfin, sanctifiez votre
a^me comme un temple, et l'ange des nobles pense? es ne de? dai-
gnera pas d'y apparai^tre. CHAPITRE XI.
De la poe? sie classique et de la poe? sie romantique.
Le nom de romantique a e? te? introduit nouvellement en Alle-
magne, pour de? signer la poe? sie dont les chants des troubadours
ont e? te? l'origine, celle qui est ne? e de la chevalerie et du chris-
? ? Generated for (University of Chicago) on 2014-12-22 00:48 GMT / http://hdl. handle. net/2027/hvd. hwnks5 Public Domain, Google-digitized / http://www. hathitrust. org/access_use#pd-google
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tianisme. Si l'on n'admet pas que le paganisme et le christia-
nisme, le Nord et le Midi, l'antiquite? et le moyen a^ge, la che-
valerie et les institutions grecques et romaines, se sont partage?
l'empire de la litte? rature, l'on ne parviendra jamais a` juger sous
un point de vue philosophique le gou^t antique et le gou^t mo-
derne. On prend quelquefois le mot classique comme synonyme de
perfection. Je m'en sers ici dans une autre acception, en consi-
de? rant la poe? sie classique comme celle des anciens, et la poe? sie
romantique comme celle qui tient de quelque manie`re aux tra-
ditions chevaleresques. Cette division se rapporte e? galement aux deux e`res du monde ; celle qui a pre? ce? de? l'e? tablissement du chris-
tianisme, et celle qui l'a suivi.
On a compare? aussi dans divers ouvrages allemands la poe? sie
antique a` la sculpture, et la poe? sie romantique a` la peinture;
enfin, l'on a caracte? rise? de toutes les manie`res la marche de
l'esprit humain, passant des religions mate? rialistes aux religions
spiritualistes, de la nature a` la Divinite? . La nation franc? aise, la plus cultive? e des nations latines, pen-
che vers la poe? sie classique, imite? e des Grecs et des Romains.
La nation anglaise, la plus illustre des nations germaniques, aime
la poe? sie romantique et chevaleresque, et se glorifie des chefs-
d'oeuvre qu'elle posse`de en ce genre. Je n'examinerai point ici
lequel de ces deux genres de poe? sie me? rite la pre? fe? rence: il suf-
fit de montrer que la diversite? des gou^ts, a` cet e? gard, de? rive
non-seulement de causes accidentelles, mais aussi des sources
primitives de l'imagination et dela pense? e.
Il y a dans les poe`mes e? piques , et dans les trage? dies des an-
ciens, un genre de simplicite? qui tient a` ce que les hommes
e? taient identifie? s a` cette e? poque avec la nature, et croyaient de? -
pendre du destin, comme elle de? pend de la ne? cessite? . L'homme,
re? fle? chissant peu, portait toujours l'action de son a^me au dehors;
la conscience elle-me^me e? tait figure? e par des objets exte? rieurs, et
les flambeaux des Furies secouaient les remords sur la te^te des
coupables. L'e? ve? nement e? tait tout dans l'antiquite? ; le caracte`re
tient plus de place dans les temps modernes; et cette re? flexion
inquie`te, qui nous'de? vo^re souvent comme le vautour de Prome? -
UADAME DE STAEL. la
? ? Generated for (University of Chicago) on 2014-12-22 00:48 GMT / http://hdl. handle. net/2027/hvd. hwnks5 Public Domain, Google-digitized / http://www. hathitrust. org/access_use#pd-google
? 146 1>E LA POESIE CLASSIQUE
the? e, n'eu^t semble? que de la folie, au milieu des rapports clairs
et prononce? s qui existaient dans l'e? tat civil et social des anciens.
On ne faisait en Gre`ce, dans le commencement de l'art, que
des statues isole? es; les groupes ont e? te? compose? s plus tard. On
pourrait dire de me^me, avec ve? rite? , que dans tous les arts il n'y
avait point de groupes : les objets repre? sente? s se succe?
daient
comme dans les bas-reliefs, sans combinaison , sans complica-
tion d'aucun genre. L'homme personnifiait la nature; des nym-
phes habitaient les eaux , des hamadryades les fore^ts: mais la na-
ture , a` son tour, s'emparait de l'homme, et l'on eu^t dit qu'il
ressemblait au torrent, a` la foudre, au volcan, tant il agissait
par une impulsion involontaire, et sans que la re? flexion pu^t en
rien alte? rer les motifs ni les suites de ses actions. Les anciens
avaient, pour ainsi dire, une a^me corporelle, doutions les mou-
vements e? taient forts, directs et conse? quents : il n'en est pas de
me^me du coeur humain de? veloppe? par le christianisme :les mo-
dernes ont puise? dans le repentir chre? tien l'habitude de se replier
continuellement sur eux-me^mes.
Mais, pour manifester cette existence tout inte? rieure, il faut
qu'une grande varie? te? dans les faits pre? sente sous toutes les for-
mes les nuances infinies de ce qui se passe dans l'a^me. Si de nos
jours les beaux-arts e? taient astreints a` la simplicite? des anciens,
nous n'atteindrions pas a` la force primitive qui les distingue, et
nous perdrions les e? motions intimes et multiplie? es dont notre
a^me est susceptible. La simplicite? de l'art, chez les modernes,
tournerait facilement a` la froideur et a` l'abstraction , taudis que
celle des anciens e? tait pleine de vie. L'honneur et l'amour, la
bravoure et la pitie? sont les sentiments qui signalent le christia-
nisme chevaleresque; et ces dispositions de l'a^me ne peuvent se
faire voir que par les dangers, les exploits, les amours, les mal-
heurs, l'inte? re^t romantique enfin, qui variesans cesseles tableaux.
Les sources des effets de l'art sont donc diffe? rentes, a` beaucoup
d'e? gards, dans la poe? sie classique et dans la poe? sie romantique;
dans l'une, c'est le sort qui re`gne, dans l'autre, c'estla Provi-
dence; le sort ne compte pour rien les sentiments des hommes,
la Providence ne juge les actions que d'apre`s les sentiments. Comment la poe? sie ne cre? erait-elle pas un monde d'une tout autre
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? ET DE LA POESIE ROMANTIQUE. 147
nature, quand il faut peindre l'oeuvre d'un destin aveugle et
sourd, toujours en lutte avec les mortels, ou cet ordre intelli-
gent auquel pre? side un E^tre supre^me, que notre coeur interroge,
et qui re? pond a` notre coeur! /
La poe? sie pai? enne doit e^tre simple et saillante comme les ob-
jets exte? rieurs;la poe? sie chre? tienne a besoin des mille couleurs
de l'arc-en-ciel pour ne pas se perdre dans les nuages. La poe? -
sie des anciens est plus pure comme art, celle des modernes fait
verser plus de larmes ; mais la question pour nous n'est pas en- //
Ire la poe? sie classique et la poe? sie romantique, mais entre l'irai- /
talion de l'une et l'inspiration de l'autre. La litte? rature des anciens est chez les modernes une litte? rature transplante? e : la litte? rature romantique ou chevaleresque est chez nous indige`ne, et
c'est notre religion et nos institutions qui l'ont fait e? clore. Les
e? crivains imitateurs des anciens se sont soumis aux re`gles du
gou^t les plus se? ve`res ; car, ne pouvant consulter ni leur propre
nature, ni leurs propres souvenirs, il a fallu qu'ils se conformas-
sent aux lois d'apre`s lesquelles les chefs-d'oeuvre des anciens
peuvent e^tre adapte? s a` notre gou^t, bien que toutes les circons-
tances politiques et religieuses qui ont donne? le jour a` ces chefs-d'oeuvre soient change? es. Mais ces poe? sies d'apre`s l'antique,
quelque parfaites qu'elles soient, sont rarementpopulaires, parce
qu'elles ne tiennent, dans le temps actuel, a` rien de national. La poe? sie franc? aise, e? tant la plus classique de toutes les poe? -
sies modernes, est la seule qui ne soit pas re? pandue parmi le
peuple. Les stances du Tasse sont chante? es par les gondoliers de
Venise; les Espagnols et les Portugais de toutes les classes sa-
vent par coeur les vers de Calderon et de Camoe? ns. Shakespeare
est autant admire? par le peuple en Angleterre que par la classe
supe? rieure. Des poemes de Goethe et de Bu`rger sont mis en
musique, et vous les entendez re? pe? ter des bords du Rhin jusqu'a`
la Baltique. Nos poe`tes franc? ais sont admire? s partout ce qu'il
y a d'esprits cultive? s chez nous et dans le reste de l'Europe;
mais ils sont tout a` fait inconnus aux gens du peuple et aux
bourgeois me^me des villes, parce que les arts en France ne sont
pas, comme ailleurs, natifs du pays me^me ou` leurs beaute? s se
de? veloppent.
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? 148 DES POEMES ALLEMANDS.
Quelques critiques franc? ais ont pre? tendu que la litte? rature des
peuples germaniques e? tait encore dans l'enfance de l'art: cette
opinion est tout a` fait fausse; les hommes les plus instruits
dans la connaissance des langues et des ouvrages des anciens
n'ignorent certainement pas les inconve? nients et les avantages
du genre qu'ils adoptent, ou de celui qu'ils rejettent; mais leur
caracte`re, leurs habitudes et leurs raisonnements les ont con-
duits a` pre? fe? rer la litte? rature fonde? e sur les souvenirs de la che-
valerie, sur le merveilleux du moyen a^ge, a` celle dont la my-
thologie des Grecs est la base. La litte? rature romantique est la
seule qui soit susceptible encore d'e^tre perfectionne? e, parce
qu'ayant ses racines dans notre propre sol, elle est la seule qui
puisse croi^tre et se vivifier de nouveau; elle exprime notre re-
ligion; elle rappelle notreTnTstoire; son origine est ancienne,
mais non antique.
La poe? sie classique doit passer par les souvenirs du paganisme
pour arriver jusqu'a` nous: la poe? sie des Germains est l'e`re chre? -
tienne des beaux-arts : elle se sert de nos impressions person-
nelles pour nous e? mouvoir: le ge? nie qui l'inspire s'adresse im-
me? diatement a` notre coeur, et semble e? voquer notre vie elle-me^me comme un fanto^me, le plus puissant et le plus terrible
de tous.
CHAPITRE XII. Des poe`mes allemands.
On doit conclure, ce me semble, des diverses re? flexions que
contient le chapitre pre? ce? dent, qu'il n'y a gue`re de poe? sie classi-
que en Allemagne . soit que l'on conside`re cette poe? sie comme
imite? e des anciens, ou qu'on entende seulement par ce mot le plus hautdegre? possible de perfection. La fe? condite? de l'imagina-
tion des Allemands les appelle a` produire pluto^t qu'a` corriger;
aussi peut-on difficilement citer, dans leur litte? rature, des e? crits
ge? ne? ralement reconnus pour mode`les. La langue n'est pas fixe? e;
le gou^t change a` chaque nouvelle production des hommes de
talent; tout est progressif, tout marche, etle point stationnaire
de perfection n'est point encore atteint; mais est-ce un mal?
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? DES POEMES ALLEMANDS 149
Chez toutes les nations ou` l'on s'est flatte? d'y e^tre parvenu, l'on
a vu presque imme? diatement apre`s commencer la de? cadence ,
et les imitateurs succe? der aux e? crivains classiques, comme
pour de? gou^ter d'eux.
Il y a en Allemagne un aussi grand nombre de poe`tes qu'en
Italie: la multitude des essais, dans quelque genre que ce soit,
indique quel est le penchant naturel d'une nation. Quand l'a-
mour de l'art y est universel, les esprits prennent d'eux-me^mes
la direction de la poe? sie, comme ailleurs celle de la politique,
ou des inte? re^ts mercantiles. Il y avait chez les Grecs une foule
de poe`tes, et rien n'est plus favorable au ge? nie que d'e^tre envi-
ronne? d'un grand nombre d'hommes qui suivent la me^me car-
rie`re. Les artistes sont des juges indulgents pour les fautes, parce
qu'ils connaissent les difficulte? s; mais ce sont aussi des approba-
teurs exigeants; il faut de grandes beaute? s, et des beaute? s nou-
yelles, pour e? galer a` leurs yeux les chefs-d'oeuvre dont ils s'occu-
pent sans cesse. Les Allemands improvisent, pour ainsi dire,
en e? crivant; et cette grande facilite? est le ve? ritable signe du
talent dans les beaux-arts , car ils doivent, comme les fleurs
du Midi, nai^tre sans culture; le travail les perfectionne, mais
l'imagination est abondante, lorsqu'une ge? ne? reuse nature en a
fait don aux hommes. Il est impossible de citer tous les poe`tes
allemands qui me? riteraient un e? loge a` part; je me bornerai
a` conside? rer seulement,d'une manie`re ge? ne? rale, les trois e? coles
que j'ai de? ja` distingue? es, en indiquant la marche historique de
la litte? rature allemande.
Wieland a imite? Voltaire dans ses romans; souvent Lucien,
qui, sous le rapport philosophique, est le Voltaire de l'antiquite? ;
quelquefois l'Arioste,et, malheureusement aussi, Cre? billon.
Il a mis envers plusieurs contes de chevalerie, Ganttalin, Ce? -
rion le Courtois, Obe? ron, etc. , dans lesquels il y a plus de sen-
sibilite? que dans l'Arioste, mais toujours moins de gra^ce et de
gaiete? . L'allemand ne se meut pas, sur tous les sujets, avec la
le? ge`rete? de l'italien; et les plaisanteries qui conviennent a` cette
langue, un peu surcharge? e de consonnes, ce sont pluto^t celles
qui tiennent a` l'art de caracte? riser fortement qu'a` celui d'in-
diquer a` demi. Idris et le Nouvel Amadis sont des contes de 13.
?
